Ma Puberté

 

A la puberté vers treize ans
Je devais prendre les devants
pour assurer mes arrières
et m'orienter dans une filière.

Au regard de mon évaluation
J'voyais rétrécir l'horizon
l'avenir qu'on tissait pour moi
était gai comme un ch'min d'croix.

Circonspect j'ai écouté
le gros (con) conseiller face de prout
disserter sur la conjoncture
noircir le tableau des coups durs.
Et au carrefour des métiers
j'ai fait une poussée d'acnée
les trompettes de la renommée
sont toujours aussi mal embouchées.

Refrain :
S'assurer s'assurer s'assurer pour plus tard
S'assurer pour plus plus tard c'était le grand devoir.

Finir couvert de dettes
des bêtes dans la quéquette.

Mais si mon goût d'la fantaisie
faisait marrer la colonie
j'ai appris à mes dépends
que le gonflant était gagnant.
Le plus grosse difficulté
était de savoir résister
aux profs convaincus
que pour moi c'était foutu.

Comme j'étais pleins d'idéaux
j'me voyais bien faire Zorro
traquer le Jean-Pierre Gaillard
Et tout ces banquiers toquards
sur ma fiche d'orientation
voulant faire le fanfaron
j'notais charmeur de serpents
dans un harem près d'Abidjan
Artiste itinérant
être la fierté des parents
que chacune de mes nuits
attire le tout Paris.

Je les vois encore essayer
on va te réorienter
vers un avenir prometteur
rempailleur d'ordinateurs.

Les élèves qu'on applaudit
sont les pious-pious tous gentils
qui en bavent tant et tant mieux
pour vite devenir des vieux.

Refrain