Concert des Rageous Gratoons

dans le cadre du Festival du Grand Soufflet.

 

Le samedi 14 octobre 2006 sous le chapiteau du Grand Soufflet à Rennes :

    De retour dans ce Festival qui l'année dernière m'avait offert de très bons concerts. Cette année, ça commence aussi très bien avec les Rageous Gratoons, un groupe dont j'avais très souvent entendu parler, entendu chanter sur Rastapopoulos Sartaki, mais que je n'avais jamais réussi à voir en concert. Et bien là, c'est bon, je les vois avec plaisir, malgré le coup de froid et de fatigue qui s'est emparé de moi dans la journée (réunion parents-prof le samedi matin, aïe aïe).

Donc c'est avec la crève, un peu mal à la tête que j'entre dans le festival. Avant le concert, on parle musique avec un mec, sympa, il me parle de son groupe fétiche, les Primitives du Futur, j'connais pas.. je parlerais d'une de ses copines plus tard. Sur scène, les musiciens terminent les dernières balances, et vont disparaître pendant notre discussion.

 

Les lumières s'éteignent, on se place debout dans le chapiteau (je suis bien heureux que l'on soit debout), et tout le monde se place pour le concert, déjà, première constatation, pas mal de jeunes dans le public. Arrive sur scène le chanteur (Olivier) sur son harmonium pour un chant d'une autre contrée (plus tard, après le concert, il nous dira que c'est du roumain).

Pour le moment, c'est calme (à la limite du solennel pour commencer), mais on voit arriver les autres musiciens, déjà, on remarque que le groupe a de la bouteille, puisque les membres sont plutôt "vieux", en tout cas, plus de 35 ans, ce qui surprend un peu au début. Leur musique n'est par contre pas pour les vieux.

Cinq musiciens viennent rejoindre Olivier, un batteur, un contrebassiste (qui là va jouer de la vielle à roue), un guitariste (qui est à la mandoline), un violonniste, toujours sourire quand il joue, et un saxophoniste (très grand, très grand sourire) qui donne le rythme au concert avec son instrument.

Ca commence assez tranquillement, le rythme n'est pas aussi fou que ça, on entre dans la musique tzigane tout doucement, les chants se font assez discrets, parfois Marc (le sax) s'y met aussi, Olivier prend l'accordéon. Le son des Rageous Gratoons commence à se propager dans le chapiteau, on commence à bouger, puis à danser, il y a une évolution sur les trois premiers morceaux .. le rythme s'accélère toujours un peu plus, le concert se lance ..

Et puis, quand il est lancé, là, le rythme s'accélère vraiment, et l'on commence à vraiment apprécier, à danser plus vivement, à commencer à être dans leur trip, dans la zik tzigane bien péchue, et ça commence à bouger dans le public, comme sur la scène, avec Olivier qui bouge pas mal les mains quand il chante, il est dedans.

On va alors entendre un Rastapopoulos Sirtaki qui reste dans la tête pendant longtemps après le concert, chanté par Marc, qui fait aussi le principal de la musique sur son saxophone, impressionant. Puis on entre dans la deuxième partie du concert avec le batteur qui vient nous faire un petit solo sur son cymballum, c'est joli, ça nous calme un peu .. momentanément.

Puisque tous reviennent et jouent très fort pour la suite, ça bouge pas mal, c'est très joli, le chant se compile parfaitement, on en profite beaucoup ! Puis les attitudes du chanteur (toujours dans son trip), du saxophoniste (toujours un sourire surprenant entre les chansons), et du violonniste (toujours un sourire quand il joue, genre "j'adore jouer ce morceau, j'prends mon pied") nous incitent à les rejoindre dans leur trip.

Un autre morceau m'offrira un grand trip, c'est un morceau qui s'en va tout près du dub, le morceau va durer un long moment, avec quelques passages calmes, quelques passages plus rythmés, mais tout ça dans une ambiance dub, qui permet à ceux qui sont rentrés dans le trip en début de morceau (moi en l'occurence) d'en profiter jusqu'à la fin ! Très bon !

Puis on enchaîne sur des musiques un peu plus rapides, avec un violon fou, le saxophoniste qui se retrouve avec une gralla (grosse clarinette), ça commence à sautiller un peu partout, puis ça reste très joli.

C'est à ce moment là qu'il y aura la chieuse du concert, la copine du mec dont j'ai parlé avant. Complètement bourrée, et enfumée, elle va commencer à gueuler comme un putois devant la scène, à faire des pogos assez violents (puisque absolument pas contrôlés), à monter sur scène pour se montrer, puis à descendre de scène en sautant, et à se péter la gueule dans le public en même temps. Elle va alors monter sur scène plusieurs fois (une vingtaine de fois), ce sera assez pénible, elle le devinera et aura une réaction très intelligente (doigt d'honneur en nous gueulant dessus alors qu'elle est sur la scène, et que les musiciens jouent : j'vous emmerde !).

Les musiciens ont un sourire au début, gardent un sourire après, mais ça se sent que la couillone les emmerde (le violonniste essaiera de la virer de la scène avec son pied !). Puis ça va se dégrader, elle va commencer à toucher aux instruments, à toucher aux micros (assez violemment), il faudra l'intervention des mecs du Grand Soufflet (pas là pour ça à l'origine) pour qu'elle se calme (un peu ..). Voilà, la chieuse a fait chier (et rire aussi, pasque c'était pathétique de la voir se casser la gueule dans le public (même Marc des Rageous se marrait à chaque fois)) tout son monde, et a gâché un peu la fin de concert.

Mais les Rageous Gratoons ne vont pas spécialement en être très gênés, ils vont continuer à chanter et à jouer comme si elle n'était pas là, leur quiétude m'a plutôt impressionné, même s'ils ont intervenu quand elle a touché les micros. Ils ont continué à jouer et du coup, nous, on a pu rester dans le trip du concert, sans être trop gênés non plus.

Un petit rappel, ils se font acclamer, et reviennent. Nouveau morceau qui commence par le cymballum, et qui s'enchaîne direct par une fin de morceau beaucoup plus péchue (je n'ai même pas remarqué le passage de Xavier du cymballum à la batterie tellement ça a été vite). La vielle à roue a été de nouveau sortie et le chanteur s'est mis à la contrebasse, on continue à danser et à profiter, plus que jamais, on est totalement dans le concert !

Deuxième morceau du rappel, toujours dans le même esprit, toujours aussi jouissif, on prend notre pied avec leur musique, ça bourlingue de partout, ça sautille encore plus, et encore plus encore avec le troisième morceau du rappel, un morceau celte (digne du premier album que je viens d'écouter, là, le lendemain matin), qui va conclure le concert sur un air fou sous un chapiteau devenu très chaleureux !

Ils se font acclamer, mais ne pourront pas revenir (satané festival qui termine ses concerts à 22h15 !). Petite chose pas trop glop, c'est le chanteur, alors que nous acclamons encore le groupe, qui présente les disques sur scène, c'est un peu trop commercial, même s'ils en ont pas parlé .. mais ça passe quand même.

Le temps que les acheteurs rapides quittent le stand, j'm'y approche, on parle un peu avec d'autres gens d'eux, puis je m'offre leurs trois disques dispos (le troisième ne l'est pas). En attendant, je n'ai plus mal à la tête, je ne suis plus malade, ils m'ont guéri (miracle !). J'espère les revoir le plus souvent possible, un très bon concert des Rageous Gratoons, leur réputation n'a pas été usurpée, ils sont très bons !