Concert de Nosfell, et de D'Elph

 

  Vendredi 14 janvier 2005 à Jean Carmet à Allonnes (72) :

    C'est avec plaisir et joie que je venais enfin à Allonnes pour mes premiers concerts de l'année 2005, sûrement pas les derniers, ça me faisait plaisir de retrouver cette salle, surtout pour aller y voir la révélation de la chanson de l'année : Nosfell, qui ne cesse de grimper depuis sa scène découverte du Printemps de Bourges.

   Mais avant Nosfell, il y a un groupe D'Elph, dont la chanteuse s'appelle Delphine, logique. Je ne connais pas du tout, je pense que c'est de la chanson française pas très originale, mais le boitier cartonné me fait penser nettement que c'est un groupe qui va être plutôt agréable à suivre. Je vais faire quelques recherches sur internet et je trouve que D'Elph c'est tout d'abord deux personnes, la chanteuse, et le compositeur-gratteux, Marc. Puis ensuite, j'entends parler de trois musiciens qui les accompagnent.

   Je suis arrivé au concert en me disant que j'allais vivre un bon moment, c'était la seule certitude dans cette soirée, puisqu'ensuite avec Nosfell, je ne savais pas ce que j'allais vivre. On arrive un peu en retard, et le concert commence tout juste après notre arrivée. La chanteuse, très colorée, avec une mini-jupe plutôt courte, et le guitarriste, tout sérieux, en costume-chemise assez classe, arrivent sur scène.

   Ils chantent la chanson (que je ne connaissais pas) du disque d'Allonnes : Le bruit des poubelles, accueillants un péblicite du public, ça commence pas mal, c'est sympa, mais rapidement, je vais en fait pas mal déchanter. Les deux créateurs du groupe vont rester seuls sur scène, les trois autres musiciens ne seront pas présents, et le concert va vite devenir endormant.

   Au niveau de la chanson, Delphine a une belle voix, mais ses textes ne sont pas superbes, ni prenants, on écoute au début de la chanson mais très vite, je ne suis plus, et commence à observer ce qu'il se passe autour, ce qui est mauvais signe. De plus, les quelques blagues ne sont pas drôles, ce qui s'ajoute aux textes pas terribles.

   Au niveau de la musique, la seule guitarre ne satisfait pas dans ce genre de concert, il manque quelque chose, et même si Delphine essaie de créer une ambiance musicale en utilisant un sample pour des bruits originaux, des bulles d'eau, des pipeaux, et autres inventions .. mais les trips musicaux, lui à la guitarre, elle au piano, vont durer plutôt longtemps, et ne vont vraiment pas être intéressants.

   Bref, je n'ai pas du tout été emballé par ce concert, comme de nombreux autres spectateurs d'ailleurs, et très vite, je passais mon temps à parler avec Lucie, qui m'accompagnait, ce qui me faisait très plaisir d'ailleurs.

   Le concert s'est terminé sur deux ou trois chansons plus rythmées, qui leur ont permit d'avoir le droit à un rappel du public, la chanteuse bouge pourtant pas mal, et ça reste rithmé, mais ce n'est pas passionant non plus. Voilà, le concert se terminait, et on pouvait passer à Nosfell avec donc l'envie de ne pas être déçus toute la soirée.

 

   Premiers aperçus de Nosfell sur scène, j'l'avais vu en photo, il prépare son matériel sur scène, j'suis assez surpris car il a l'air calme, bien qu'on m'avait dit que son concert était assez mou. Aussi, en parlant avec Toinou, j'aperçois un violoncelliste, j'suis surpris car croyais que Nosfell était seul sur scène, mais non, un violoncelliste l'accompagne sur scène .. et là .. j'suis sur le cul, j'reconnais le violoncelliste : c'ui de Polo !! Pierre Lebourgeois !! Le Plaisir !!

   Nosfell arrive sur scène avec un gilet noir qui me surprend, puisque toutes les photos que j'avais de lui étaient des photos de lui torse poil. Déjà, il est assez petit et très fluet. Ensuite, il a une manière très spéciale de se mouvoir, il a un corps élastique tout en ayant des gestes à peu près robotisés, bref, c'est un physique bizarre qui nous accueille.

   Et une voix hybride totalement originale et bizarroïde. Il alterne voix fluette et timide, limite féminine, avec une grosse voix énorme et grave. Il a aussi lorsqu'il raconte des histoires en français entre les morceaux, puisqu'il chante en une langue inventée par lui-même et totalement incompréhensible, mais tout de même, l'intonation de sa voix permet de suivre l'histoire de la chanson, ce qui est assez extraordinaire, bref, lorsqu'il raconte son histoire, sa voix chancelle et est à la limite du zozotement.

   Avec une guitarre, dont il n'a pas un grand talent, et ses samples, là, il a un grand talent, Nosfell réussit à créer une atmosphère qui lui est propre, il crée toujours en début de morceau des sons qu'il passera ensuite en boucle afin de créer une mélodie qui complètera à merveille son chant et ses trips, car il peut partir largement en trip.

   Difficile de décrire sa musique, mieux vaut pas que j'essaie, je peux juste affirmer qu'il a vite retirer son gilet noir pour se retrouver torse nu, face à la foule, tatouages bien en vue. Il n'a pas un jeu fameux directement avec le public, mais l'ambiance qu'il crée ne prête pas à l'avoir, et il arrive tout de même à le faire rire avec ses histoires, ou encore par son attitude, puisqu'il arrive à fixer le public pour l'emmener avec lui dans son trip, et ce n'est pas surprenant de le voir descendre sur scène pour venir chatouiller l'oreille du public ... Son jeu de scène est assez extraordinaire, et je crois qu'en disque, ça doit être beaucoup moins passionant.

   Sinon, pour ce concert, il est donc accompagné de Pierre Lebourgeois. Toujours aussi remuant sur sa chaise, son violoncelle est un bel instrument qu'il s'évertue de faire vibrer avec la musique que lui propose Nosfell. Ses coups d'oeil complices avec le chanteur permettent de se rendre compte qu'il prend un grand plaisir à jouer sur scène, il donne vraiment l'impression de vouloir toucher le plus souvent qu'il lui ait possible à son violoncelle, le grattant ou avec l'archer. Il n'a pas spécialement fait montre d'une belle mélodie, mais il arrive à créer lui aussi une ambiance, un rythme, qui s'ajoute à celui de Nosfell, ce qui me fait affirmer que ce duo est vraiment exceptionnel, et que Nosfell seul a sûrement moins d'exceptionnalité, sentiment que j'étais le seul à avoir sur le coup, mais franchement, je le crois.

   Un argument de ceux qui disaient le contraire, c'est que la chanson pour laquelle Nosfell a chanté seul, celle que l'on trouvait sur le disque d'allonnes (Mindala Jinka), est vraiment superbe, plutôt rythmée, et permettant à Nosfell de montrer tout son talent. Cette superbe musique sera mon passage préféré du concert, ainsi que celui de Lucie, donc le violoncelliste n'est pas nécessaire, il est juste totalement un plus qui rend le concert encore meilleur.

   Bref, Nosfell terminera le concert sur deux rappels qui resteront dans la même veine, il se fera acclamé par un public qui, ça s'entend, ça se voit dans les yeux, a passé un super moment.

   Je suis bien content de l'avoir vu en concert maintenant, car je suis sûr qu'il va vite grandir et remplir rapidement de nombreuses salles. J'ai été impressioné ! Ce fut excellent !